VI VERI VENIVERSUM VIVUS VICI



jeudi 14 avril 2011

YORK : Maçon de l'Arc Royal : instructions et exhortation

Chers Compagnons, maintenant que vous avez passé les cérémonies de ce grade, nous exprimons le souhait que ce n'est pas la simple et vaine curiosité, qui ne se nourrit que de nouveauté, qui vous a amené à recevoir ce grade très sublime de la Franc-Maçonnerie, beaucoup plus important que tous ceux qui l'ont précédé. Il est destiné à nous inculquer une ferme croyance en l'Essence et l'Existence de Dieu, et à nous enseigner un profond respect de Son Grand et Saint Nom. Ce grade ramène à la lumière quelques uns des secrets lés plus importants du Métier, qui demeurèrent dans les ténèbres depuis la mort de notre Grand Maître H. A., jusqu'à la construction du Second Temple, et sans lesquels l'ensemble de la Maçonnerie n'est pas complet. Le grade de Maçon de l'Arc Royal est fondé sur la destruction du premier Temple et la construction du second Temple.

Les cérémonies de ce grade ont une base historique intéressante et scripturaire ainsi qu'une signification morale profonde et révérencieuse. Le grade de Maçon de l'Arc Royal est le complément du grade de Maître; le développement en un second volet, de l'histoire de ce qui fut perdu jusqu'à sa redécouverte finale sous l'Arc Royal. Le grade de Maître n'est qu'un chant à demi chanté, un conte en partie raconté, ou une promesse inaccomplie.

L'histoire des 418 ans écoulés depuis l'achèvement du premier Temple jusqu'à sa destruction par Nabuchodonosor est remplie des gloires, des triomphes, de la chute ultime et de la disparition du Royaume de Juda, la dispersion du peuple et la perte du Royaume d'Israël. Il est inutile de rappeler à celui qui étudie l'histoire biblique et ancienne, les tragiques événements qui entourèrent la fin des dix tribus d'Israël, dont l'histoire commença avec la révolte contre Jéroboam, après la mort du Roi Salomon. Il n'est pas plus nécessaire de s'étendre sur l'histoire des deux tribus restantes, celles de Juda et de Benjamin, qui constituèrent le Royaume de Juda et demeurèrent fidèles à leur allégeance envers Réhoboam, le fils de Salomon. En l'an 586 av. J.C., le Temple de Salomon fut incendié et rasé jusqu'au sol par Nabuchodonosor, Roi des Chaldéens; tandis que l'infidèle Sédécias, dernier Roi de Juda, fut rendu aveugle et enfermé dans un donjon à Babylone. Les Colonnes d'Airain, et tous les trésors de la Maison du Roi, de ses palais et de ses Princes, furent emportés comme butin. Le pays de Juda demeura saccagé. Le Temple de Dieu désolé. Le reste du peuple, à l'exception des indigents, fut amené captif en terre étrangère. La douleur de ces captifs à Babylone est exprimée dans le Psaume CXXXVII (137):

On pourra chanter la traduction de Clément Marot (1539) du Ps. 137, selon les Psautiers de Strasbourg et Genève (1551) .

Assis au bord du fleuve à Babylone,

Terre d'exil où Dieu nous abandonne,

Avec douleur nous songions à Sion.

En ce séjour de notre affliction,

Chacun de nous, la douleur au visage,

Pendit sa harpe aux saules du rivage.

Là, nos vainqueurs raillaient notre détresse,

Chantez nous donc ces hymnes d'allégresse,

Qui remplissaient, jadis, votre Cité !

Comment ces chants, pourrions‑ nous les chanter,

Et profaner sur la terre étrangère,

Nos hymnes saints qui louaient Dieu naguère ?

Jérusalem, si jamais je t'oublie,

À mon palais que ma langue se lie,

Et que m'oublie aussi ma propre main.

Ô seule joie, espoir qui seul m'étreint,

Que sous mes doigts nulle corde ne vibre,

Jérusalem, tant que tu n'es pas libre.

Sinon, J. récitera le Ps. 137, selon la traduction du Rabbinat Français.

Sur les rives des fleuves de Babylone,

Là nous nous assîmes, et nous pleurâmes Au souvenir de Sion.

Aux saules qui les bordent,

Nous suspendîmes nos harpes;

Car là nos maîtres nous demandaient des hymnes,

Nos oppresseurs, des chants de joie.

"Chantez-nous un des cantiques de Sion ! "

Comment chanterions-nous l'hymne de l'Éternel

En terre étrangère ?

Si je t'oublie jamais, Jérusalem,

Que ma droite me refuse son service !

Que ma langue s'attache à mon palais,

Si je ne me souviens toujours de toi,

Si je ne place Jérusalem

Au sommet de toutes mes joies !

Souviens-Toi, Seigneur, pour la perte des fils d'Edom,

Du jour fatal de Jérusalem,

Où ils disaient:

"Démolissez-la, démolissez-la jusqu'en ses fondements!"

Fille de Babel, vouée à la ruine,

Heureux qui te rendra le mal que tu nous as fait !

Heureux qui saisira tes petits, et les brisera contre le rocher !

Josué Quarante-huit ans après la destruction du premier Temple, dans la première année de son règne, Cyrus, Roi de Perse, promulgua un édit permettant aux captifs de retourner dans leur pays et de reconstruire le Temple de leur Dieu. Il nomma Zorobabel, un Prince de la Maison de Juda, Gouverneur du Peuple, sous la direction duquel la reconstruction du Temple à Jérusalem fut commencée. Mais par suite de la pauvreté du peuple et du harcèlement de leurs ennemis, très peu fut accompli pendant dix-huit années, lorsque Darius, le Roi, promulgua un édit déclarant que les Juifs ne soient plus harcelés ou retardés dans la tâche noble et glorieuse de reconstruire la Maison du Seigneur. Il fit renvoyer les Trésors Sacrés à Jérusalem et, par ordonnance royale, détermina que les frais de reconstruction du Temple seraient payés sur le Trésor Royal.

En l'an 520 av. J.C., suite aux appels pressants des prophètes Aggée et Zacharie, Zorobabel reprit la reconstruction de la Maison du Seigneur. Elle fut achevée en l'an 516 av. J.C.. Ainsi, la période allant de la destruction du premier Temple [586] à 1' achèvement du second Temple [516], accomplit les soixante-dix ans de captivité prophétisés par Jérémie.

Le Grand Conseil qui se constitua à Jérusalem pour la reconstruction du Temple, comprenait Zorobabel, en tant que Roi, Josué, le fils de Jotsadak, comme Grand Prêtre, et Aggée, le Prophète, comme Scribe. Ils tenaient leurs réunions dans un Tabernacle semblable, en sa structure et sa décoration, à celui érigé par Moïse au Désert. Ce Tabernacle fut élevé près des ruines du premier Temple, et des gardes furent stationnés à l'entrée des Voiles pour s'assurer que nul ne pourrait entrer, sauf ceux qui seraient dûment qualifiés en étant des descendants authentiques des douze tribus d'Israël, et qui se feraient connaître par les mots, donnés par Dieu à Moïse depuis le Buisson Ardent.

Dans ce grade vous avez représenté trois de ces captifs hébreux qui? heureux de leur liberté récemment recouvrée, accomplirent la marche longue et fatigante, sur les routes pénibles et inégales, de Babylone à Jérusalem et, ayant prouvé en être dignes, furent admis devant le Grand Conseil, comme trois voyageurs fatigués, arrivant de la captivité à Babylone, qui venaient pour aider à la tâche noble et glorieuse de reconstruire la cité et la Maison du Seigneur, sans attendre salaire ou récompense. Vous avez exprimé le désir de travailler à n'importe quelle partie des travaux, même la plus humble. Vous avez alors commencé vos travaux, au cours desquels vous avez fait certaines découvertes importantes, dont la principale le M. L. P. D. M. (34)

Vous vous souvenez que dans le grade de Maître, on vous fit vivre la mort tragique de notre Grand-Maître H. A., qui refusa de révéler le Mot de Maître. Suite à son décès prématuré le Mot de Maître fut perdu. Nos trois anciens Grands-Maîtres s'étaient en effet mis d'accord pour ne jamais communiquer le Mot sauf en la présence, et avec le consentement des trois.

La tradition maçonnique nous informe qu'une crypte fut construite, au dessous du Temple, dans laquelle nos anciens Grands-Maîtres tenaient leurs réunions. Là furent déposés de nombreux trésors de la Fraternité. A la mort de notre Grand-Maître H. A., la crypte fut scellée. Le Roi Salomon décida alors d'utiliser un Mot substitué jusqu'à ce que les générations futures découvrent le Mot véritable.

Vous avez travaillé longtemps et fidèlement, et la découverte du Mot de Maître est votre récompense. Et maintenant, mes chers Compagnons, vous avez reçu toute l'instruction qui appartient à notre noble Fraternité. Vous êtes parvenus, par une progression régulière, au sommet de notre Art royal et sublime.

Vous avez visité les cours extérieures du Temple, admiré ses magnifiques proportions, ses colonnes massives, son firmament étoilé, son dallage ou pavé mosaïque, ses lumières, ses joyaux et ses meubles. Vous avez été admis dans la Chambre du Milieu et y avez appris, tels nos anciens Frères, à révérer le Nom sacré de la Divinité. Vous avez pénétré dans le Saint des Saints inachevé et, par l'intégrité et l'inflexible fidélité de l'illustre Tyrien, vous avez là, été témoin d'un exemple de fermeté et de force de caractère inégalées dans l'histoire humaine.

Vous avez travaillé dans les carrières et fourni des preuves de votre habileté puis on vous apprit comment recevoir, de la manière prescrite, votre salaire maçonnique. Vous avez régulièrement passé la Chaire, et appris ses importants devoirs un savoir qui seul qualifie à présider les fils de la Lumière. Vous avez été présent et avez participé à l'achèvement et à la dédicace de notre temple mystique et, pour votre zèle et votre fidélité au Métier, vous avez reçu le titre émérite de Très Excellent Maître.

Puis vous avez été témoin de la désolation funeste de Sion, du pillage et de la destruction de la Cité et du Temple de Dieu, et de la perte totale, comme les prophéties l'annonçaient, de tous les objets contenus dans le Saint des Saints.

Vous avez vu le Peuple élu de Dieu, forcé par un despote étranger à quitter les beaux vallons et les paisibles vignobles de sa terre natale d'Israël, et emmené en captivité sur les rives du lointain Euphrate. Mais vous avez pu aussi voir les fils affligés de Sion, au plus profond de la nuit de leur adversité, visités par une lumière de paix venue des cieux, qui les guida, par des chemins pénibles et inégaux, vers la terre de leur ancienne gloire. Vous les avez vus, rendus capables, par le Sceau de la Vérité Éternelle, de passer les Voiles qui s'interposaient entre eux et leurs plus chers espoirs.

Vous les avez vus se vouer avec succès, à la tâche noble et glorieuse de reconstruire la Maison du Seigneur. Enfin, vous avez pu voir les trésors sacrés du premier Temple, ramenés à la lumière et le Livre Saint rétabli, aux yeux éperdus des Juifs dévots, comme guide et règle, réconfort et soutien, du peuple de Dieu, pour les temps à venir.

Mes chers Compagnons, si dans tout cela, vous n'avez perçu qu'une série de rites insignifiants, si l'esprit de vérité n'a pas, en même temps, insufflé en vos cœurs les enseignements moraux de ces cérémonies, alors, vraiment, nous avons tous oeuvre en vain ,et vos propres efforts sont tout aussi futiles et vains. Mais je suis porté à espérer mieux de vous. Je suis sûr que vous avez pénétré l'esprit de ces cérémonies solennelles, et compris toute l'importance de ces intéressants symboles. Je suis persuadé que tous les rites et cérémonies par lesquels vous êtes passés, depuis l'instant où vous avez, pour la première fois, foulé les cours extérieures du Temple, jusqu'à votre admission à l'intérieur des Voiles, ont puissamment gravé dans votre esprit les grands principes fondamentaux de notre Institution vénérée.

Car, c'est à cette condition, et à cette condition seulement, que vous pouvez justement prétendre au noble nom de Franc-Maçon. Car, c'est alors, et alors seulement, que vous pourrez vraiment éprouver vous-mêmes et ressentir chez vos frères, cette amitié, cette union, ce zèle et cette pureté du cœur qui doivent animer chacun de ceux qui souhaitent user du digne titre de Compagnon qui ne craint aucune honte.

EXHORTATION

Mes Dignes Compagnons, du plein consentement et avec l'assistance des membres de ce Chapitre, vous êtes maintenant exaltés au grade sublime et honorable de Maçon de l'Arc Royal. Les rites et mystères développés dans ce grade ont été transmis, par la chaîne ininterrompue de quelques élus, immuables malgré le passage du temps et inaltérés malgré les hommes; et nous espérons avec confiance que vous les considérerez avec la même vénération et les transmettrez dans la même scrupuleuse pureté, à vos successeurs.

Nul ne peut réfléchir sur les cérémonies d'admission en ce lieu, sans être frappé par les enseignements importants qu'elles contiennent. En ces lieux, nous sommes nécessairement amenés à contempler, avec gratitude et admiration, la source sacrée d'où découlent tous les bienfaits terrestres. Nous trouvons ici encore un motif supplémentaire pour, demeurant fermes et imperturbables, remplir fidèlement les devoirs qui nous incombent et, ici même, encore, il nous est enjoint, par les engagements les plus solennels, de promouvoir notre mutuel bien-être et de corriger nos fautes réciproques, au moyen de l'avis amical, de l'admonition ou du reproche. Notre désir le plus cher, comme notre devoir envers nos Compagnons, est que l'admission de tout candidat au sein de ce Chapitre ne soit prononcée qu'après une enquête stricte. Nous pouvons alors espérer la satisfaction de n'y rencontrer que de fidèles défenseurs du grand dessein de notre Institution.

Si vous vous conformez strictement à cela, nous pouvons espérer que vous ne recommanderez jamais aucun candidat dans ce Chapitre, dont

vous ne pourriez garantir les capacités ou la connaissance des grades précédents, et dont vous ne soyez fermement assuré qu'il se conformera aux principes de ce grade et aux obligations d'un Maçon de l'Arc Royal.

Tant que les membres de ce Chapitre seront de cette trempe, nous pouvons être sûrs d'être unis dans un seul but, sans tiédeur, désaffection ou négligence. Que le zèle, la fidélité et l'affection soient les traits caractéristiques de notre Société pour que nous puissions jouir de la satisfaction, de l'harmonie et de la paix, qu'aucune autre société humaine ne peut garantir.

Vous pouvez maintenant prendre place parmi vos Compagnons

Source: http://hautsgrades.over-blog.com/article-york-ma-on-de-l-arc-royal-instructions-et-exhortation-69277073.html